Comment devenir corroyeur ou tanneur : parcours de formation et perspectives de carrière

Le métier de corroyeur ou tanneur, bien que traditionnel, reste un pilier essentiel dans l’industrie du cuir. Il combine des savoir-faire anciens avec des techniques modernes pour transformer les peaux brutes en cuirs de qualité, utilisés dans de multiples secteurs tels que la maroquinerie, l’ameublement ou encore l’industrie automobile. Si vous souhaitez exercer ce métier exigeant, il est primordial de suivre une formation adaptée et de maîtriser un ensemble de compétences techniques spécifiques. Dans cet article, nous explorerons les formations disponibles, les compétences requises ainsi que les opportunités de carrière dans ce secteur.

Les compétences indispensables pour devenir corroyeur ou tanneur

Le métier de tanneur corroyeur nécessite une combinaison unique de compétences techniques et personnelles. D’abord, le professionnel doit maîtriser les procédés chimiques de tannage. Ces techniques, qu’elles soient basées sur l’usage de sels minéraux ou de tannins végétaux, permettent de stabiliser les peaux et de les rendre imputrescibles. Le tanneur doit également connaître les différentes qualités de peaux (vache, veau, cheval, etc.) et savoir choisir les produits chimiques les mieux adaptés en fonction du résultat souhaité.

Outre les compétences techniques, il faut aussi avoir une grande dextérité manuelle. Le traitement des peaux, leur découpe et la finition demandent une précision extrême, chaque peau ayant des particularités qu’il faut respecter. La patience et la minutie sont des qualités primordiales dans ce métier artisanal. En effet, chaque étape, du tannage au corroyage (qui donne au cuir ses propriétés finales), demande du temps et une attention constante pour garantir un produit de qualité. Enfin, une bonne condition physique est requise, car le traitement des peaux implique souvent la manipulation de matières lourdes et humides.

Les formations initiales : une première étape vers la maîtrise du cuir

Pour se lancer dans le métier de tanneur ou corroyeur, la formation initiale commence souvent par l’obtention d’un Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) Maroquinerie. Ce diplôme permet d’apprendre les bases du travail du cuir, notamment le tannage et les finitions. Il donne aux futurs professionnels une première approche des matières, des techniques de transformation, ainsi que des outils utilisés dans les ateliers de tannerie. Le CAP s’obtient en deux ans et peut être suivi dans divers établissements professionnels en France.

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Le Brevet Professionnel (BP) en maroquinerie constitue un autre chemin vers la spécialisation dans le travail du cuir. Il permet de consolider les acquis du CAP et d’approfondir certaines techniques, comme la teinture, la découpe et l’utilisation des machines de finition. Ce diplôme est particulièrement adapté pour ceux qui souhaitent évoluer vers des postes à responsabilités dans des entreprises de tannerie ou envisagent de créer leur propre atelier artisanal.

Les formations en alternance sont également très appréciées dans ce secteur, car elles permettent d’allier théorie et pratique. Grâce aux stages en entreprise, les élèves peuvent acquérir une expérience concrète du métier et se familiariser avec les outils et méthodes utilisés dans les ateliers. Ces stages constituent souvent un tremplin pour trouver un emploi à la fin de la formation.

Formations professionnelles continues et spécialisations

Après une première formation, il est souvent nécessaire de se perfectionner en suivant des formations continues ou des stages spécialisés. Ces formations sont idéales pour les professionnels qui souhaitent se spécialiser dans un domaine précis du tannage ou du corroyage. Il existe par exemple des formations spécifiques à la teinture des peaux, aux techniques de finition ou à l’utilisation de machines spécifiques.

Ces formations, souvent dispensées par des organismes spécialisés ou des écoles d’artisanat, permettent d’acquérir des compétences avancées et d’améliorer la qualité des produits finis. Elles sont également l’occasion d’apprendre à travailler avec de nouveaux matériaux ou des techniques innovantes, répondant ainsi aux exigences croissantes des clients en termes de qualité et d’écoresponsabilité.

Les tanneurs qui se spécialisent peuvent par exemple travailler dans des secteurs très spécifiques comme la fabrication de cuirs pour l’automobile ou le secteur de la mode de luxe, où la qualité du produit fini est primordiale.

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Les écoles et établissements offrant des formations en tannerie

En France, plusieurs établissements proposent des formations spécialisées dans le travail du cuir et la tannerie. Parmi eux, l’ITECH Lyon (Institut Textile et Chimique) est l’une des écoles les plus réputées pour la formation dans les métiers du cuir. Elle offre des cursus allant du CAP au Bac +4, permettant d’accéder à des fonctions techniques et de responsabilité dans des entreprises du secteur. Le programme comprend aussi bien des aspects techniques que des notions de gestion et de production, ce qui le rend particulièrement complet pour ceux qui souhaitent évoluer vers des postes de direction.

D’autres lycées professionnels, comme le Lycée Joseph Galliéni à Toulouse ou le Lycée professionnel Clément de Pémille à Graulhet, offrent également des formations dans le domaine de la maroquinerie et du cuir. Ces établissements, souvent en partenariat avec des entreprises locales, proposent des formations en alternance qui permettent aux élèves de se confronter à la réalité du métier dès leurs études.

Les perspectives de carrière : un secteur en évolution

Le métier de tanneur corroyeur offre de nombreuses opportunités d’évolution. Après quelques années d’expérience, il est possible de devenir chef d’équipe ou responsable de production dans une entreprise de tannerie. Ces postes à responsabilité impliquent de gérer une équipe, de coordonner les activités de production et de veiller à la qualité des cuirs fabriqués. Ce rôle demande une bonne connaissance des techniques de production ainsi qu’une capacité à superviser et à motiver une équipe d’ouvriers.

Certains tanneurs choisissent également de se spécialiser dans un domaine précis, comme la teinture ou la finition, ou encore de se tourner vers la création d’articles de luxe en cuir. Avec les nouvelles tendances de consommation, de plus en plus de professionnels du cuir s’orientent vers des pratiques plus écoresponsables. L’utilisation de produits respectueux de l’environnement et la mise en place de procédés de recyclage des déchets sont devenus des enjeux majeurs dans ce secteur.

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Pour ceux qui souhaitent plus d’indépendance, la création d’un atelier artisanal est également une voie envisageable. Devenir artisan permet de mettre en avant son propre savoir-faire, de créer des produits uniques et de développer une clientèle fidèle. Cette option est particulièrement adaptée pour ceux qui aiment travailler de manière autonome et qui souhaitent donner une dimension artistique à leur travail.

Un secteur en pleine mutation : l’impact des tendances actuelles

Le secteur de la tannerie est actuellement en pleine mutation. Avec la montée des préoccupations environnementales, les consommateurs sont de plus en plus exigeants en termes de durabilité et d’éthique. Les tanneurs doivent ainsi adapter leurs pratiques pour proposer des cuirs de qualité, tout en respectant l’environnement. L’utilisation de tannins végétaux, moins polluants que les sels de chrome, devient une tendance forte dans le secteur. Par ailleurs, le recyclage des déchets de cuir et l’utilisation de procédés de production moins énergivores sont également des pratiques de plus en plus répandues.

Les entreprises du secteur sont donc à la recherche de professionnels capables de répondre à ces nouvelles exigences, ce qui ouvre de nombreuses opportunités pour les tanneurs et corroyeurs bien formés.

Pierre

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